Adieu l'artiste
Xavier Longobardi nous a quitté cette nuit...Il était le père d'Emmanuel.
Emmanuel avait un rêve, organiser un grande exposition de vos oeuvres avant votre départ. Il n'en a malheureusement pas eu le temps puisqu'il est décédé dans un accident d'hélicopter en juin 2007.
En souvenir de vous et votre fils, je me permets de vous rendre hommage à ma façon...
Voici ce qu'Erik Orsena écrivait sur vous dans la préface de cet album :
"Les romanciers sont ainsi : ils mettent des histoires partout, dans les visages, dans les gestes, dans les absences....Les quatre mots "il était une fois" sont leur seule arme, leur boussole, leur viatique.
Alors quand un peintre se déclare "abstrait", quand il prétend refuser l'anecdote pour se consacrer à l'essentiel, le romancier sourit, sardonique.... Le romancier se promène devant l'oeuvre du peintre auto proclamé "abstrait", le romancier tourne longuement sa langue dans sa bouche, relève ses manches, saisi son crayon et commence. Il était une fois Xavier Longobardi.
Il était une fois l'Algérie, sa lumière, sa longue bande de terre parfumée entre mer et désert, la trop courte enfance entre la naissance et la guerre... Il était une fois le cortège en marche des déchirures. Entre l'humanité et le nazisme, puis entre l'homme et l'Algérie, la terre natale.
Il était une fois un homme qui veut croire. Croire à la paix, croire à l'harmonie, croire aux retrouvailles. D'où ce soleil toujours présent, même s'il éclaire le drame.
Il était une fois un homme honnête, noblement, implacablement honnête, de la race des Quichotte, des Greco...
Je connais les abstraits, je connais les pudiques (ils sont de la même famille). Xavier Longobardi s'entortillera dans son corps (c'est sa manière de rougir) et me diras : "tu exagères".
....
Au commencement n'était peut-être pas le Verbe.
Merci à Xavier Longobardi, le très haut voyageur."
Vous aimiez les Arts et les Lettres; vous auriez pu enseigner à La Sorbonne mais l'amour de la Peinture a été le plus fort. Vous avez quitté Paris avec femme et enfants pour vous installer dans le pays de Cézanne, votre maître. Comme vous l'aimiez votre chère Sainte-Victoire, si belle vue de chez vous.
Vous n'acceptiez personne dans votre atelier sauf Aldrick, architecte et ami de Manu; vous vous entendiez à merveille. Combien de fois ne l'ai-je envié de pouvoir ainsi pénétrer dans votre domaine secret.
Que la Paix vous accompagne dans votre ultime voyage vers la Lumière.
Affectueuses pensées à votre épouse Hélène, ainsi qu'à Isabelle et Florence, vos deux filles.