L'élégance du hérisson
Pour vos longues soirées d'automne,
je ne saurais que trop vous conseiller Ce Livre, un petit bijou de littérature !
Voici deux extraits avant que je n'expédie le livre à Hélène, la maman d'Emmanuel, coincée chez elle avec une cheville cassée. De plus je déteste abandonner les livres dans des bibliothèques, ils sont fait pour être lus à grande échelle !
Premier extrait : Pensée profonde de Paloma, douze ans
"Voilà donc ma pensée profonde du jour : c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui cherche les gens et qui voit au-delà. Ca peut paraître trivial, mais je crois quand même que c'est profond. Nous ne voyons jamais au-delà de nos certitudes et, plus grave encore nous avons renoncé à la rencontre, nous ne faisons que nous rencontrer nous-mêmes sans nous reconnaître dans ces miroirs permanents. Si nous nous en rendions compte, si nous prenions conscience du fait que nous ne regardons jamais que nous-mêmes en l'autre, que nous sommes seul dans le désert, nous deviendrions fous. Quand ma mère offre des macarons de chez Ladurée à Mme de Broglie, elle se raconte à elle-même l'histoire de sa vie et ne fait que grignoter sa propre saveur.....et quand les gens passent devant la concierge, il ne voient que le vide parce que ce n'est pas eux.
Moi, je supplie le sort de m'accorder la chance de voir au-delà de moi-même et de rencontrer quelqu'un."
Deuxième extrait - Chapître 17 : Un nouveau coeur
Et puis, pluie d'été...
Savez-vous ce que c'est, une pluie d'été ?
D'abord la beauté pure crevant le ciel d'été, cette crainte respectueuse qui s'empare du coeur, se sentir si dérisoire au centre même du sublime, si fragile et si gonflé de la majesté des choses, sidéré, happé, ravi par la munificence du monde.
Ensuite, arpenter un couloir et, soudain, pénétrer une chambre de lumière. Autres dimensions, certitudes justes nées. Le corps n'est plus une gangue, l'esprit habite les nuages, la puissance de l'eau est sienne, des jours heureux s'annoncent, dans une nouvelle naissance.
Puis comme les pleurs parfois, lorsqu'ils sont ronds, forts et solidaires, laissent derrière eux une longue plage lavée de discorde, la pluie, l'été, balayant la poussière immobile, fait à l'âme des êtres comme une respiration sans fin.
Ainsi certaines pluies d'été s'ancrent en nous comme un nouveau coeur qui bat à l'unisson de l'autre."
Voilà, j'espère sincèrement vous avoir, avec ces deux passages, donné envie de le lire...